Le président français, Emmanuel Macron, entame une visite d’État de trois jours en Algérie à compter de ce jeudi. Celle-ci revêt une importance capitale pour le chef d’État français qui veut reconstruire ses relations avec Alger sur laquelle il compte pour atteindre plusieurs objectifs vitaux pour son pays.

Plusieurs dossiers seront au menu de la visite du président français Emmanuel Macron. Ceux-ci tourneront, entre autres, autour des questions mémorielles, le gaz, la question des visas, la sécurité au Sahel et la guerre en Ukraine.

L’épineuse question mémorielle

L’un des dossiers clé qui sera abordé lors de cette visite est la question mémorielle qui continue l’attiser les tensions. Le président français devra, d’une manière ou d’une autre, réparer le tort qu’il avait causé en déclarant il y a quelques mois que les autorités algériennes se servaient de « la rente mémorielle ».

Emmanuel Macron avait enfoncé le clou en reniant l’existence d’une nation algérienne avant la colonisation, ce qui avait soulevé une vague d’indignation en Algérie, provoquant du coup une brouille diplomatique aigüe.

Malgré l’apaisement des relations après les excuses de l’Élysée, les relations entre les deux pays restent fragiles à cause de leur passif historique.  Le président français avait exprimé son « regret » pour toutes les « polémiques et les malentendus » avec l’Algérie en assurant qu’il avait « le plus grand respect pour la nation algérienne » et son histoire ».

La question stratégique du gaz

L’Algérie est l’un des plus grands producteurs de gaz au monde et la guerre en Ukraine a mis en exergue l’importance de ce partenaire, le rendant incontournable.

De ce fait, le président français ne manquera pas de demander à l’Algérie de faire un effort pour essayer d’augmenter sa production au profit de l’Europe, surtout que l’hiver de cette année s’annonce compliqué pour les partenaires européens qui craignent que leslivraisons de gaz russe soient revues à la baisse cet hiver.

La France devrait elle aussi faire un effort, explique l’expert Abderahmane Mebtoul, soulignant que Macron devra donner des garanties sur l’engagement d’investissements dans le domaine gazier et des énergies renouvelables.

La place des entreprises françaises dans l’économie algérienne

La France est à la peine économiquement en Algérie où, avec environ 10% des parts de marché, elle est désormais supplantée par la Chine (16%), premier fournisseur du pays.

Plusieurs entreprises françaises qui étaient solidement implantées en Algérie, à l’instar de Suez de la RATP ou encore de Renault, ont perdu leurs positions.

Plusieurs autres dossiers, tels celui des visas, de la sécurité au Sahel, mais également de la guerre en Ukraine, seront probablement au centre des  discussions entre les deux parties.

Massinissa Mansour