Cible par une fatwa du guide de la révolution islamique iranienne, l’ayatollah Khomeini, depuis plus de 30 ans, l’écrivain britannique d’origine indienne Salman Rushdie, auteur des Versets sataniques, a été attaqué par un jeune homme hier vendredi aux Etats-Unis.

L’écrivain, qui s’apprêtait à donner une conférence devant la Chautauqua Institution, dans l’Etat de New York, a reçu « un coup de couteau au cou et a été héliporté vers un hôpital de la région », a annoncé la police de l’Etat de New York

Il est « vivant » et « reçoit les soins dont il a besoin », a affirmé la gouverneure de New York, Kathy Hochul, citée par l’agence de presse américaine AP. Lors d’une conférence de presse organisée à 17 heures (heure locale), la police de l’Etat de New York a précisé que son opération était toujours en cours, sans donner plus d’indications concernant son état de santé.

Un suspect arrêté

Concernant les circonstances de l’incident, l’agresseur est monté sur la scène où intervenait l’écrivain britannique. Il l’a « poignardé au moins une fois au cou » et « au moins une fois à l’abdomen », a précisé la police américaine.

Elle a également affirmé que des spectateurs assistant à l’événement où était présent l’écrivain sont intervenus pour tenter de maîtriser le suspect, Hadi Matar, un jeune homme de 24 ans, issu du New Jersey, d’origine libanaise et de confession chiite. « Nous pensons que l’agresseur » a agi « seul », a affirmé lors d’un point-presse un responsable de la police, qui a précisé qu’il était « encore trop tôt pour indiquer les motivations de cet acte. »

La personne qui animait le débat auquel participait Salman Rushdie a été « légèrement blessée à la tête », toujours selon les autorités. Il « a été soigné pour une blessure au visage » et « a depuis quitté l’hôpital », a expliqué la police de l’Etat de New York pendant sa conférence de presse.

L’auteur est depuis 1989 la cible d’une fatwa lancée par l’ayatollah iranien Rouhollah Khomeini, un an après la publication de son livre Les Versets sataniques, considéré comme blasphématoire par les autorités iraniennes et de nombreux musulmans.

L.K.M./Agences