Le quotidien El Watan connaît une situation inédite. N’ayant pas perçu leurs salaires depuis près de cinq mois, les employés, journalistes et assimilés, ont en effet déclenché hier mardi une grève cyclique et progressive.

Pour la première semaine, les travailleurs ont décidé d’observer deux jours de grève, dont le second a lieu ce mercredi. Mobilisés, les travailleurs et les journalistes ont tenu à se présenter à la rédaction où ils ont tenu, selon un gréviste, des réunions pour examiner la situation. Conséquence de ce mouvement, le journal était absent des kiosques hier mercredi et il ne paraîtra pas non plusdemain jeudi 14 juillet.

« Les travailleurs restent mobilisés. Ils sont ouverts au dialogue et attendent les propositions de la direction. Dans le même temps, ils se préparent à la deuxième phase de leur action, à savoir la reprise de la grève à partir de lundi prochain pour une durée de trois jours », explique notre source.

Jusqu’à cet après-midi, indique la même source, la direction du journal n’avait toujours pas réagi. « Les actionnaires ont tenu, aujourd’hui mercredi, une assemblée générale extraordinaire (AGEX), mais on ne sait pas ce qu’ils ont décidé », indique-t-elle.

Ce conflit social risque de durer, d’autant que le journal traverse une crise financière inédite, avec la fermeture de ses comptes bancaires en raison d’une dette auprès des services des impôts et une autre, auprès du Crédit populaire algérien (CPA).

La direction du journal, dans un communiqué rendu public mardi, justifie cette situation « par le fait que le journal ne perçoit pas de publicité étatique et que les pouvoirs publics le presse davantage. »

Boualem Rabah