Exportations hors hydrocarbures : Le processus relancé
5 mins read

Exportations hors hydrocarbures : Le processus relancé

Les pouvoirs publics ont décidé de mettre en place tous les dispositifs à même de faciliter au mieux l’acte d’exporter. L’installation de banques algériennes, de bureaux de change, de show-rooms, de salons, de comptoirs de produits algériens à l’étranger, notamment en Afrique, revendication traditionnelle de longues années durant, des organisations patronales et autres opérateurs économiques, dénotent clairement de la volonté politique de renforcer les exportations en dehors du pétrole et du gaz. L’on peut citer, à ce propos, l« Algerian Union Bank » (AUB), première banque algérienne ouverte à l’étranger, inaugurée la fin septembre dernier dans la capitale mauritanienne, Nouakchott. Une deuxième banque algérienne, « Algerian Bank of Senegal » ainsi qu’un salon permanent des produits algériens ont été ouverts également à Dakar, capitale du Sénégal. Tous ces espaces devraient constituer une plateforme idéale pour exposer les produits et les services algériens et renforcer le commerce intérieur et extérieur surtout avec l’entrée en vigueur de la vaste zone de libre échange africaine (Zlecaf). Et pour une meilleure maitrise des opérations du commerce extérieur, le président Tebboune a même instruit le gouvernement afin que les transports terrestre, aérien et maritime soient développés encore plus. La dernière action en date est l’inauguration récente de la ligne aérienne Alger-Douala (Cameroun) qui contribuera de manière concrète dans l’augmentation du volume des échanges algéro-camerounais. Ainsi, le gouvernement s’attèle à réunir toutes les conditions idoines pour booster davantage les exportations hors hydrocarbures (EHH). Les récentes mesures prises, dans ce cadre, par l’exécutif plaident pour la concrétisation d’une telle perspective. Il n’est point un hasard, d’ailleurs, si les plus hautes autorités du pays, à leur tête, le président de la république, M Abdelmadjid Tebboune, ont fixé une valeur de 13 milliards de dollars d’EHH pour la fin de l’exercice 2023. Toute cette panoplie de décisions se veut en fait, une annonce d’un « véritable décollage des EHH en Algérie », estime M Ali Bey Nasri, Consultant et formateur dans l’Export.  Encore faut-il, nuance-t-il, que la réglementation des changes soit assouplie davantage. Ce qui permettra aux entreprises algériennes, explique cet expert, de développer leur réseau commercial au sein de ces pays africains. Car, argue-t-il, « avec un réseau de distribution, des moyens matériels et financiers ainsi que leurs compétences dans leur créneau d’activité, ces opérateurs sont en mesure de contourner les  lobbies de l’Import ».

Les produits sidérurgiques : le levier

À la faveur de la mise en place de leurs show-rooms, ils peuvent, par voie de conséquence, capter les micro-achats, modèle de commerce pratiqué au sein de ces pays et s’adresser directement aux consommateurs. La révision de la réglementation des changes facilitera aussi la prise en charge par les entreprises exportatrices de la garantie des pièces de rechange défectueuses qu’elles doivent assurer dans le service après-vente. «Nous sommes encore au début du processus », reconnait M Ali Bey Nasri. Ces diverses installations confirmeront, néanmoins, relève-t-il, la présence physique de notre pays sur le continent et garantiront un maillage de l’offre algérienne auprès des consommateurs africains. Parmi les produits qui ont émergé et ayant concouru à la concrétisation d’un tel volume, l’on doit évoquer ceux issus du secteur de la sidérurgie, le rond à béton, le ciment pour lesquels l’Algérie consacrait, il y a, à peine 5 années, une enveloppe de plus de 5 milliards de dollars afin de les importer. Ce n’est plus le cas de nos jours, d’autant plus que les investissements réalisés dans ce secteur ont fait basculer l’Algérie d’un pays importateur net à un vrai exportateur. Mieux, les exportations de produits sidérurgiques ont apporté à l’Algérie plus d’un milliard de dollar en 2022. Les exportations du ciment ont été évaluées à 500 millions de dollars durant l’exercice précédent. Ce créneau peut mieux faire puisqu’il enregistre un excédent de 17 millions de tonnes mais faute de capacités de chargement jugées insuffisantes, ce surplus n’a pas été exporté. D’où la nécessité d’installer des moyens de chargement plus rapides des navires. « Dans nos ports, les navires attendent trois jours pour être chargés alors que la moyenne ne dépasse pas une journée seulement », déplore Ali Bey Nasri. Une problématique qui devrait être résolue rapidement au grand bonheur des exportateurs.

K.B

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *