Après un premier tour où le taux officiel de participation a été de 11,22%, les élections législatives en Tunisie ont confirmé au 2^ème tour la désaffection des Tunisiens pour les élections puisqu’ils ne sont que 11,30% à s’être rendus aux urnes selon l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie).

En d’autres circonstances, l’attention se serait moins focalisée sur le taux de participation, malgré sa faiblesse, car le plus important dans des élections législatives, c’est normalement de désigner un vainqueur qui sera appelé à former le gouvernement, donc à exercer le pouvoir.

Le président tunisien Kaïs Saïed, qui tient seul les leviers du pouvoir dans le pays, a mis en place un mode de scrutin uninominal, en décidant d’exclure les partis politiques du processus politique et électoral, et en privant le Parlement – qui jadis votait la confiance au gouvernement – de toute prérogative dans ce domaine.

Le fait que le Parlement soit, ainsi privé de ses anciennes prérogatives, notamment le contrôle du gouvernement, a, visiblement contribué à vider de leur substance ces élections destinées à élire des députés sans beaucoup de pouvoir sur l’Exécutif. Une situation qui, ajouté à la difficile situation socio-économique dans laquelle se trouve la Tunisie, a incité les électeurs à boycotter le scrutin

H. S.