La France doit assister l’Algérie
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La France doit assister l’Algérie

La France doit assumer son rôle et assister l’Algérie pour la décontamination et la désinfection des sites de ses explosions nucléaires dans le Sahara algérien où les effets sur les plans environnemental et sanitaire ont été « dévastateurs », a indiqué l’expert en Energie Atomique, Merzek Remki.L’assistance de la France pour déterminer la matière nucléaire issue de ces explosions réalisées par l’armée coloniale à Reggane et In Ikker entre 1960 et 1967, est « primordiale », a-t-il déclaré, relevant qu’il est pour « le moins anormal que la France traite différemment la question de ses explosions nucléaires réalisées en Algérie et en Polynésie ». »Force est de constater, qu’en comparaison avec ce qui s’est passé en Polynésie, les conséquences environnementales et sanitaires des explosions nucléaires effectuées au Sahara n’ont pas suscité le même intérêt de la part de la France officielle et demeurent aujourd’hui encore un sujet compliqué à traiter », a relevé l’expert, estimant que l’Algérie « souhaite recevoir la même reconnaissance et que les archives concernant les explosions, menées à partir de 1960 en Algérie, soient accessibles ».   Pour illustrer davantage ce « manque d’intérêt » de la France à la question « épineuse » des sites ravagés par les explosions au Sahara, M. Remki a rappelé que l’ancienne force coloniale « a signifié un refus catégorique à faire figurer la question des sites d’explosions nucléaires comme domaine de coopération au sein des dispositions de l’Accord algéro-français sur les utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire signée en 2009 ».  Il a toutefois relevé que l’insistance de la partie algérienne à ce que la question des sites contaminés soit coute que coute évoquée « a, en définitif payé », puisque les deux parties « ont finalement convenu de traiter la question de ces sites dans le cadre d’un groupe de travail algéro-français créé en 2008 pour étudier la question de la réhabilitation des anciens sites au Sahara ».   M. Remki a fait savoir, à cet effet, que l’Algérie dispose d’un instrument juridique, en l’occurrence le Traité d’interdiction des armes nucléaires (TIAN), pour faire pression sur la France afin de l’amener à rendre des comptes sur les effets néfastes causés à la population algérienne et à l’environnement », rappelant que ce Traité, ratifié par 59 Etats, a été adopté par 122 États. À cet effet, et une fois ce traité ratifié par l’Algérie, cette dernière peut faire appel à certaines dispositions du TIAN notamment ses articles 6 et 7 – considérés  comme des obligations positives pour le traitement de la question des sites des explosions nucléaires français effectuées à Reggane et In Ekker », a-t-il dit, soulignant que la ratification du traité « offrirait à l’Algérie la possibilité de solliciter et de recevoir une assistance technique, matérielle et financière d’autres Etats-parties qui sont tenues de coopérer pour faciliter la mise en œuvre $du Traité, notamment la prise en charge des victimes et la réhabilitation de l’environnement affectés par les explosions, ce qui renforcera sa demande à la France de réparation». En plus du cadre bilatéral, cette assistance « peut également être fournie par l’intermédiaire d’organismes onusiens,  d’organisations ou institutions internationales, régionales ou nationales et d’organisations ou institutions non gouvernementales, compétents en la matière », a-t-il encore expliqué.

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