Sans salaires depuis quatre mois : les travailleurs du quotidien El Watan entreront en grève à compter de mardi prochain
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Sans salaires depuis quatre mois : les travailleurs du quotidien El Watan entreront en grève à compter de mardi prochain

Les travailleurs du quotidien El Watan, journalistes et assimilés, traversent une situation socioprofessionnelle des plus critiques. Sans salaire depuis le mois de mars dernier, ils ont décidé d’aller vers une grève de deux jours par semaine, à partir de mardi 12 juillet. Ce mouvement a été décidé, selon une source proche du journal, par l’Assemblée générale extraordinaire du syndicat de l’entreprise, tenue à la fin du mois de juin dernier.

« Un préavis de grève est déposé auprès de la direction du journal et l’inspection du Travail a été saisie. Mais il n’y a aucune réaction pour l’instant. La direction ne propose aucune solution », nous explique notre source. Selon elle, durant le mois de Ramadan et l’Aïd El fitre, la direction « a donné de petites sommes aux travailleurs qui ne représentent même pas un seul salaire ».

« Les gestionnaires du journal ont promis un règlement de cette crise, notamment par la vente d’un terrain sis à Oran. Mais depuis, il n’y a rien. Le terrain en question n’a pas été vendu. Les comptes du journal sont bloqués en raison d’une dette fiscale et d’une autre auprès de la banque », précise notre source, ajoutant que « les travailleurs, par le biais de leur syndicat, demandent aux actionnaires du journal de faire un effort pour débloquer la situation ».

Et de poursuivre : « La demande est restée sans suite. Pis, les actionnaires qui ont tenu une assemblée générale, le 30 juin dernier, n’ont rien décidé pour tenter de faire sortir l’entreprise du tunnel. A la veille de l’Aïd El Adha, les travailleurs, dans leur majorité endettés, ne savent plus comment faire pour satisfaire les besoins de leurs familles à cette occasion. Malgré cela, ils continuent d’assumer leur travail».

Employant près de 150 personnes, le journal El Watan est considéré comme e plus grand tirage de la presse papier francophone en Algérie. Sa direction se plaint « d’un acharnement politique qui se poursuit depuis 2014 ». Dans une déclaration à certains sites algériens, le PDG de l’entreprise, Mohamed Tahar Messaoudi, évoque « un embargo sur la publicité qui frappe le journal ».

« Ce n’est pas normal de priver le journal El Watan de publicité depuis plusieurs années, pendant que d’autres journaux de très faible tirage et qui ne sont pas lus du tout, en reçoivent quotidiennement. Cela est injuste », estime-t-il.

Boualem Rabah 

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