Conclusions du conseil d’administration du FMI : Une croissance de 3,8% prévue en Algérie en 2024 
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Conclusions du conseil d’administration du FMI : Une croissance de 3,8% prévue en Algérie en 2024 

Le Fonds monétaire international (FMI) a indiqué hier à travers un communiqué officiel que « l’économie algérienne a connu une croissance de 4,2% en 2023 », une performance qualifiée de « robuste », tirée, par « un rebond de la production d’hydrocarbures et de solides performances dans les secteurs de l’industrie, de la construction et des services ». Le Fonds confirme ainsi ses prévisions positives à court terme pour l’économie algérienne, tout en saluant « l’engagement des autorités en faveur des réformes, notamment les efforts visant à stimuler l’investissement, à améliorer la transparence budgétaire et à lutter contre les risques de corruption ». Ce sont là les quelques conclusions finales rendues sur les consultations menées en décembre dernier avec l’Algérie au titre de l’article IV des statuts du Fonds.  L’économie algérienne, « émergeait encore de la pandémie de Covid-19 lorsque les retombées de la guerre en Ukraine et les sécheresses récurrentes ont fait grimper l’inflation, tandis que les prix internationaux élevés des hydrocarbures ont stimulé les recettes publiques et les exportations », relève le Fonds. La position financière extérieure de l’Algérie « est restée solide », enregistrant « un excédent du compte courant pour la deuxième année consécutive », souligne l’institution financière internationale, en observant toutefois que les pressions inflationnistes ont persisté, « principalement en raison des prix élevés des produits alimentaires », tandis que le déficit budgétaire « s’est creusé, quoique moins que prévu dans le budget révisé de 2023 en raison de taux d’exécution relativement lents ».

Croissance et ralentissement de l’inflation

Pour le court terme, le FMI estime que les perspectives de l’économie algérienne « sont globalement positives », même si les tensions inflationnistes demeurent encore « préoccupantes ». Ainsi, « la croissance économique réelle devrait rester forte en 2024 à 3,8%, soutenue en partie par d’importantes dépenses budgétaires ». Quant au rythme de l’inflation, il devra commencer à ralentir à partir de l’année en cours, à la faveur notamment de « la baisse des prix des produits alimentaires frais », relève le Fonds qui anticipe un recul progressif des tendances inflationnistes, dont le taux moyen devrait passer ainsi d’un niveau de 9,3% enregistré au terme de l’exercice écoulé à 7,6% en 2024, avant de poursuivre un trend baissier soutenu pour passer à 6,4% l’année prochaine, 6,1% en 2026, 5,5% en 2027, puis 5,2% et 5% respectivement en 2028 et 2029.

Le Fonds évoque toutefois de potentiels risques liés notamment à « la volatilité des prix internationaux des hydrocarbures, d’importants besoins budgétaires, une dette publique croissante, ainsi que d’éventuels événements climatiques extrêmes pouvant affecter l’économie et le budget de l’Etat. 

Résilience du système bancaire

Tout en mettant en évidence « la croissance solide et durable de l’Algérie et sa position financière extérieure, malgré de multiples difficultés économiques », les administrateurs du FMI ont néanmoins préconisé un rééquilibrage progressif de la politique budgétaire pour contribuer à préserver les marges de manœuvre et améliorer la viabilité des finances publiques. En ce sens, le Fonds recommande une réforme des subventions énergétiques, tout en veillant à garantir un soutien ciblé aux plus vulnérables et à maintenir l’équité sociale, de même qu’il appelle à « un resserrement proactif de la politique monétaire, par le biais d’une augmentation du taux directeur et du taux de réserves obligatoires, combiné à une absorption continue des liquidités », pour soutenir les politiques anti-inflationnistes.

Engagement des autorités algériennes en faveur d’une viabilité budgétaire

Dans l’ensemble, le conseil d’administration du FMI a mis en avant « l’engagement des autorités algériennes en faveur d’une viabilité budgétaire à moyen terme », tout en insistant sur l’importance de « poursuivre les réformes structurelles pour améliorer l’environnement des affaires, soutenir la participation des jeunes et des femmes au marché du travail et promouvoir une croissance diversifiée, verte et tirée par le secteur privé ». En outre, le Fonds a mis en exergue la nécessité d’améliorer le système des statistiques avec le soutien du FMI, afin de mieux éclairer l’élaboration des politiques publiques. Par ailleurs, les administrateurs de l’institution financière internationale ont salué également l’adoption de la nouvelle loi monétaire et bancaire « visant à moderniser les marchés financiers », « le renforcement du cadre de LBC/FT » (lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme), ainsi que « la résilience du système bancaire » algérien. Ils ont appelé à cet égard à « renforcer la supervision bancaire », « à surveiller les prêts improductifs » et à consolider la gouvernance des banques et des entreprises publiques, à l’effet de contribuer à « réduire les risques systémiques posés par les liens économiques et financiers imbriqués entre le gouvernement, les entreprises et les banques publiques ».

B.K

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