Coopération algéro-qatarie  : « Baladna » va produire du lait et des viandes rouges en Algérie
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Coopération algéro-qatarie  : « Baladna » va produire du lait et des viandes rouges en Algérie

Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni a reçu, à Alger, le PDG de la société qatarie « Baladna », Mohamed Moatez El-Khayat et la délégation d’experts l’accompagnant, avec qui il a examiné les voies et moyens de renforcer le partenariat et la coopération dans le domaine de l’agriculture.

Cette rencontre, qui s’est déroulée mercredi dernier au siège du ministère vient en parachèvement de la mise en œuvre des procédures relatives au projet de l’Algérie pour la production du lait et des viandes rouges, précise un communiqué du ministère de tutelle. La société qatarie envisage, faut-il le rappeler, d’installer une ferme modèle dans la wilaya de Djelfa. Une délégation du Qatar a même effectué une visite de travail dans la région pour encourager et accompagner le dossier d’investissement.  Après avoir inspecté le terrain attribué, les dirigeants de la société ont affirmé que toutes les facilités administratives et les garanties étaient réunies pour assurer le succès de ce projet. La visite a également été l’occasion pour la délégation de rencontrer des exploitants dans la région. Le wali de la wilaya a salué cette initiative qui permettra de réaliser une dynamique économique et de développement dans la région. En effet, cette société a annoncé précédemment son intention d’investir dans une usine de production laitière d’une capacité de 336 millions de litres par an à Djelfa. Cette nouvelle usine vise à répondre à la demande croissante de produits laitiers dans la région tout en dynamisant le développement économique local. Le représentant de la société « Baladna«  a été reçu par le wali de Djelfa au mois de juin dernier. Une réunion a été tenue pour présenter les principaux indicateurs économiques et sociaux de la wilaya dans le but d’investir dans la région et de répondre aux besoins locaux en lait.

Les contours de la coopération tracés

La rencontre entre le ministre et le PDG de la société qatarie a permis aux deux parties d’évoquer l’investissement et les opportunités offertes en Algérie pour la concrétisation des projets de partenariat entre les deux pays. A cette occasion, M. Henni a passé en revue les principaux programmes de développement inscrits dans la feuille de route du secteur, mettant l’accent sur l’importance primordiale d’intégrer ce projet dans la politique économique de l’Algérie.  Pour sa part, M. Mohamed Moatez El-Khayat a souligné que sa société « est prête à investir en Algérie dans le domaine agricole, en exploitant toutes les opportunités offertes au mieux des intérêts des deux pays frères ».  Ce projet de partenariat algéro-qatari ainsi que ceux des sociétés étrangères dans le secteur agricole et agroalimentaire offrent des perspectives économiques prometteuses pour l’Algérie. Car, ils (partenariats) favorisent le transfert de technologies, l’augmentation de la production et l’amélioration de la qualité des produits. Ils contribuent surtout à couvrir les besoins du pays dans les divers produits agricoles ou agroalimentaires.  Le ministre de l’Agriculture a révélé à ce propos, que l’Algérie a besoin de 400 000 têtes de vaches laitières, pour parvenir à l’autosuffisance de cette filière. Une stratégie est en cours d’élaboration par le ministère et nécessite les efforts concertés de tout le monde pour les prochaines années. Et selon ce qu’a confirmé M Henni, le plan du ministère à court et moyen terme est d’atteindre l’autosuffisance nationale, en travaillant à importer davantage des vaches laitières tout en soutenant les agriculteurs et les investisseurs, dans la production laitière, l’élevage bovin et l’encouragement des investisseurs à établir de nouvelles fermes, afin de réduire les quantités de poudre importées.

Satisfaire la demande nationale

L’Algérie doit importer quelque 2 millions de vaches laitières pour couvrir ses besoins estimés à plus de 4 milliards de litres par an. Or, la production locale de lait de vache est estimée à 2,5 milliards de litres par an, dont 814 millions de litres destinés aux produits laitiers et plus de 750 millions de litres réservés aux ménages, tandis que le reste est orienté vers la transformation domestique ou vers de petites activités non déclarées. Dans le même contexte, le ministre a réaffirmé l’importance du secteur agricole dans la réalisation de la sécurité alimentaire nationale, à laquelle les hautes autorités du pays attachent la plus haute importance. Couvrant actuellement environ 75% des besoins nationaux dans 27 wilayas, malgré les difficultés, notamment dans la filière des céréales et cela en dépit de l’atteinte de l’autosuffisance en blé dur. L’on peut citer, à titre d’exemple, la wilaya de Djelfa, réputée pour son activité d’élevage et leader national dans le domaine de la production des viandes rouges, qui œuvre à relever le défi de couvrir les besoins du marché local et national en ce produit. Comptant un cheptel ovin estimé à près de 4 millions de têtes et assurant une production moyenne de 560.000 qx de viandes rouges qui couvrent 10 % de la production nationale, la wilaya constitue un atout majeur pour l’économie nationale dans la filière viandes rouges. À en croire le président-directeur général du groupe  l’Algérienne des viandes (Alviar), Lamine Derradji, la consommation locale de viande est évaluée à 55 000 tonnes alors que la production nationale est de 10 000 tonnes au nord du pays et plus de 4000 tonnes qui proviennent du Sud. Très peu. «La filière des viandes rouges en Algérie accuse des difficultés, de la production jusqu’à la commercialisation», affirme-t-il. Selon lui, les dernières statistiques concernant la taille du cheptel ovin du pays a démontré un déficit de 10 millions de têtes ovines. «Les dernières statistiques de 2022 ont révélé que le cheptel ovin ne dépassait pas 18 millions de têtes alors que les anciennes statistiques de 2001 parlaient de 30 millions de têtes», souligne-t-il, déplorant au passage que le recensement du cheptel national n’a pas été fait depuis 2020.

K.B

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