Scandale en Angleterre: La glu pour réparer un sous-marin
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Scandale en Angleterre: La glu pour réparer un sous-marin

Le scandale a éclaté dans la presse britannique. Il est apparu qu’une partie des réparations effectuées à bord du sous-marin HMS Vanguard, porteur de missiles balistiques nucléaires, ont été accomplies à la glu par le sous-traitant chargé de la maintenance. Si la bévue a été corrigée, la Navy a lancé une enquête pour établir les responsabilités.

On connaît l’amour et la fierté que les Britanniques vouent à leur flotte. Le scandale qui éclabousse cette dernière est donc d’autant plus douloureux. En effet, les raisons pour lesquelles le sous-marin HMS Vanguard est apparu à la surface de l’actualité du Royaume-Uni ces derniers jours – depuis la révélation de l’affaire par le Sun – n’ont rien de glorieux.

Le tabloïd a signalé que certaines des réparations récemment effectuées dans l’appareil par un sous-traitant missionné par le ministère de la Défense avaient initialement été faites à la glu.

La Royal Navy a par conséquent lancé une enquête dont le but est d’établir les responsabilités de cette faute et de comprendre comment elle avait pu survenir.

Le profil du vaisseau est au centre de la procédure et explique le caractère particulièrement sensible de l’affaire. Le HMS Vanguard – long de 150m, fort de ses 15 900 tonnes et capables de pousser à 25 nœuds, comme le détaille Ouest France – est un engin à propulsion nucléaire.

Le sous-marin est surtout l’un des appareils (la marine britannique compte en tout quatre HMS Vanguard) porteurs de missiles balistiques Trident. L’appareil peut transporter jusqu’à 16 missiles de cette nature. Et chacun peut contenir plusieurs ogives.

Le problème a été localisé dans la chambre hébergeant le réacteur nucléaire du sous-marin. À l’origine, comme le mentionne ici la BBC, l’entreprise Babcock devait remplir un triple objectif: remplacer des systèmes devenus obsolètes, mettre à jour les outils de communications et l’armement du vaisseau, et y installer de nouveaux équipements.

C’est lors de ces travaux que certains des ouvriers de la société ont décidé de recoller des boulons brisés – servant à fixer l’isolant sur les tuyaux de refroidissement du réacteur – avec de la glu. Le pot aux roses a justement été découvert, raconte encore Ouest France, lorsque des employés de Babcock ont voulu enclencher la pleine puissance du réacteur pour la première fois après cette rénovation du pauvre.

Si l’erreur vient de Babcock, la société est donc également la source de l’alerte aussitôt transmise au ministère de la Défense. Le sous-traitant, flegmatique dans sa consternation, a fait part dans un communiqué relayé par la BBC de sa « grande déception ».

Son client ne s’est pas montré plus disert dans le sien. À peine le ministère de la Défense a-t-il expliqué mercredi auprès de la télévision britannique que le « défaut provenait de travaux réalisés dans le passé » et qu’il avait été « promptement repéré et réparé ».

On n’en saura donc pas plus sur les circonstances entourant cette faillite d’ici aux conclusions de l’enquête. On connaît en revanche le cadre dans lequel elle s’est produite. Le sous-marin a ainsi été placé en cale sèche à Plymouth en 2015 pour maintenance. S’il devait reprendre la mer cinq ans plus tard, il n’a finalement réintégré la flotte qu’en juillet 2022.

De surcroît, et malgré les économies de bout de chandelle opérées par certains ouvriers indélicats de Babcock, le budget prévu a été allègrement dépassé: 300 millions de livres d’après le Sun, environ 337,5 millions d’euros.

Mais avant la question financière, c’est bien sûr celle de la dangerosité d’une pareille réparation à la glu qui se pose. La presse se fait cependant l’écho d’une controverse entre les sources à ce sujet.

Tandis qu’un membre de la Navy a dénoncé une « honte » auprès du Sun, évoquant des « normes nucléaires compromises », le ministère de la Défense a assuré que la faute ne représentait « aucun problème de sécurité nucléaire ».

Preuve en est, a-t-il poursuivi, que les tests ont pu se poursuivre « en toute sûreté et sans aucun impact sur le programme » après la découverte de la maldonne. En plus de l’enquête, le ministère a toutefois exigé des « garanties en vue de futurs travaux ».

F.B.

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