Au terme d’une opération que les Émirats arabes unis (EAU) ont menée en coopération avec Interpol et qui s’est étendue sur une période de neuf mois, Kidane Habtemariam, un Érythréen recherché pour trafic de migrants, traite d’êtres humains et plusieurs autres délits de cet ordre, a été arrêté. Au moment de sa capture, Habtemariam, qui se cachait depuis 2021, était l’un des trafiquants les plus recherchés du monde.

Il est soupçonné de diriger une organisation criminelle qui a enlevé, malmené et extorqué des migrants originaires d’Afrique de l’Est dans le but de les introduire clandestinement en Europe. On estime qu’il a transporté des milliers de victimes à des fins de trafic au cours des dernières années. Les EAU se sont appuyés sur des informations communiquées l’année dernière par l’unité chargée de la lutte contre la traite des êtres humains et le trafic de migrants au sein d’Interpol pour enquêter sur les membres du réseau dirigé par Habtemariam. Parmi les suspects figure notamment le frère de ce dernier, qui blanchissait de l’argent à son profit. Les forces de l’ordre des EAU ont découvert des transactions financières illégales qui ont permis de repérer Habtemariam au Soudan.

Son frère, Henok Zekarias, a lui aussi été arrêté en raison de son implication dans cette affaire, a annoncé dimanche dernier le ministre de l’Intérieur EAU, cheikh Saif ben Zayed al-Nahyane, sur Twitter. « Le trafic et la traite d’êtres humains constituent un crime odieux. Nous venons de fermer l’un des principaux itinéraires de trafic vers l’Europe. Les passeurs s’en servaient pour acheminer de manière illégale des milliers de migrants d’Érythrée, d’Éthiopie, de Somalie et du Soudan vers l’Europe en passant par la Libye », explique Saïd Abdallah al-Suwaidi, directeur général du service fédéral chargé de la lutte contre les stupéfiants aux EAU.

H.S.