États-Unis : Kevin McGarthy élu président de la Chambre des représentants
3 mins read

États-Unis : Kevin McGarthy élu président de la Chambre des représentants

Après 15 tours de scrutin, Kevin McCarthy a finalement été élu président de la Chambre des représentants du Congrès américain dans la nuit de vendredi à samedi.

Après quatre jours de blocage, Kevin McCarthy a finalement été élu « speaker », c’est-à-dire président, de la Chambre des représentants des États-Unis dans la nuit du vendredi 6 au samedi 7 janvier 2023 à Washington. Ce qui met fin à un processus marqué jusqu’au bout par de très vives tensions dans les rangs républicains.

À force de tractations, le groupe de Trumpistes qui paralysait la nomination de ce Républicain de Californie de 57 ans a finalement cédé. Ils ont mis fin à une pagaille au Congrès, inédite en plus de 160 ans, qui préfigure de débats très agités au Congrès américain durant les deux prochaines années. Mais pas sans un dernier baroud d’honneur.

Ces électrons libres ont en effet fait durer le suspense jusqu’au bout, bloquant une dernière fois la candidature de l’élu au 14e vote, provoquant une véritable pagaille dans l’hémicycle.

Kevin McCarthy s’est alors dirigé vers le groupe de Trumpistes, tandis que les doigts se pointaient accusateurs. Au milieu du brouhaha, la greffière du Congrès appelait les élus à rester calmes.

Toute la semaine durant, ce noyau dur d’élus conservateurs, qui accuse Kevin McCarthy de se plier aux intérêts de l’establishment de Washington, a profité de la très fine majorité républicaine décrochée aux élections de mi-mandat de novembre pour jouer les trouble-fêtes.

Ils n’ont fait retomber la pression qu’après avoir obtenu des garanties de taille, dont une procédure visant justement à faciliter l’éviction du « speaker ».

Le président Joe Biden a félicité Kevin McCarthy samedi après son élection au 15e tour de scrutin, l’appelant à « gouverner de manière responsable et dans l’intérêt des Américains ».

Enfin élu, Kevin McCarthy remplace la démocrate Nancy Pelosi à ce poste, le troisième le plus important de la politique américaine après celui de président et de vice-président. Mais il ressort affaibli de cette élection qui augure d’un mandat très difficile.

Au menu dans les tout prochains mois, des négociations sur le relèvement du plafond de la dette publique américaine, le financement de l’État fédéral et, potentiellement, sur le déblocage d’enveloppes supplémentaires pour la guerre en Ukraine.

Avec leur nouveau contrôle de la Chambre, les Républicains ont aussi promis de lancer une kyrielle d’investigations sur la gestion par Joe Biden de la pandémie de Covid-19 ou du retrait d’Afghanistan. Mais après avoir étalé leurs divisions au grand jour, leurs enquêtes auront-elles le même écho ?

Faire face à une Chambre hostile, mais désordonnée pourrait se révéler être une aubaine politique pour Joe Biden, s’il confirme son intention de se représenter en 2024. Décision qu’il doit annoncer en début d’année.

Faute de contrôler les deux chambres — ce qui était le cas depuis son investiture en janvier 2021, bien qu’avec une très mince majorité au Sénat — le président américain ne peut plus espérer faire passer de législations majeures. Mais avec un Sénat aux mains des Démocrates, les Républicains non plus.

F.B./AFP

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *