Blocage de la numérisation: Le président Tebboune accuse
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Blocage de la numérisation: Le président Tebboune accuse

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a pointé du doigt des forces occultes qui résistent encore à la numérisation de l’économie nationale, notamment les fichiers des familles concernées par les subventions de l’Etat et la déclaration de l’impôt sur la richesse.

En abordant le caractère social de l’Etat qui, selon lui sera « encore consacré et consolidé davantage durant l’année 2023 » lors de son entrevue périodique avec des représentants de médias nationaux, M. Tebboune a longuement développé l’approche pragmatique de la question sensible des subventions et de sa revalorisation sur la base d’un fichier national reflétant réellement les véritables individus concernés par la soutien de l’Etat, en matière de subventions.

Si pour le chef de l’Etat la numérisation se veut un outil incontournable, efficace et idoine pour atteindre l’objectif escompté concernant l’identification des citoyens qui ont besoin de l’aide de l’Etat, M. Tebboune a déploré « des résistances » qui constituent un facteur de blocage dans la gestion transparente de la chose publique. « Il y a des résistances. Oui, il y a encore des résistances (…) La numérisation deviendra un jour une réalité et tout sera révélé ».

Défiant ces résistances qu’il n’a pas, pour le moment, identifié au niveau des administrations censées participer à orienter les subventions de l’Etat, le président de la République a souligné qu’«il faut généraliser la numérisation pour pouvoir recenser les familles ayant un seul revenu. Dans le cadre la concrétisation de la numérisation, des chèques seront remis pour permettre au citoyen de vivre dignement. La protection des personnes vulnérables relève de l’équité ».

Appelant à rompre avec les pratiques archaïques et d’un passé au lourd contentieux, le chef de l’Etat croit dur comme fer qu’il s’agit d’un combat et d’un engagement qui, insiste-t-il, qu’il devra honorer au courant de l’année 2023, quitte à recourir au chèque physique pour freiner les abus.

« Il y a trop d’arrières pensées dans la numérisation ! », a accusé le chef de l’Etat qui révèle-t-il, n’avance pas au rythme qu’il escomptait.

« On vit dans l’opacité depuis plus de vingt ans. On va aller vers la numérisation tôt ou tard. Non seulement l’ordinateur ne ment pas, mais il est incorruptible. Il y a beaucoup de résistances, mais on est là et je continuerai la lutte », lance encore M. Tebboune à l’endroit des cercles opaques qui bloquent ce processus.

Citant l’exemple des certificats négatifs délivrés par l’administration des impôts, il dira qu’à Alger seulement, il existe sept inspections des domaines et qu’il serait difficile de contrôler la situation et d’imposer l’impôt sur la richesse si ces secteurs ne sont pas numérisés.

Ce n’est pas la première fois que M. Tebboune évoque ce sujet fâcheux. Au lendemain de son élection, il avait appelé à « l’accélération de la numérisation de tous les secteurs économiques et financiers pour éliminer l’opacité qui y est sciemment entretenue et la consécration de la transparence en vue de relancer l’économie nationale ».

Pour le chef de l’Etat, des administrations entières, à l’instar des impôts et des domaines, « continuent à fonctionner avec des moyens et méthodes désuets et dépassés ne permettant même pas de connaître ce que possèdent les Algériens, comme fonciers et entreprises au niveau national ».

Lors d’une réunion exceptionnelle du Conseil des ministres qu’il avait présidé au mois d’octobre dernier, le Chef de l’Etat avait donné des instructions fermes « pour la modernisation et la numérisation de tous les secteurs ». Une numérisation globale devra intervenir en 2023 avec un intérêt particulier pour la numérisation du secteur fiscal et des biens des individus pour un meilleur recensement de la fortune.

« L’impôt, a précisé M. Tebboune, ne devra plus viser les simples fonctionnaires ». Cette numérisation, préconise le président de la République, sera élargie au marché parallèle. Il sera aussi question de mettre en place un plan national pour inscrire toutes les opérations économiques, dans une banque électronique de données au niveau de l’administration fiscale.

Farid Belgacem

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